Noël 2013…
Je m’appelle Sandra
et j’ai 29 ans et ce sera peut-être le dernier Noël de mon existence…Je n’ai
pas envie de disparaître sans laisser de traces. C’est un peu comme un
bouteille à la mer avec un message dedans que l’on retrouverait des siècles
plus tard.
Tout a commencé il
y a presque deux ans, lorsque des chercheurs scientifiques ont découvert
« la cellule zombie ». A l’époque j’avais trouvé cela drôle et
effrayant à la fois. J’imaginais déjà un scénario du genre « Resident
Evil » ou « 28 jours plus tard ». Je voyais déjà le pays
envahis par une horde de zombies, de gens contaminés, assoiffés de sang et de
chaires humaines. Je me voyais déjà retranchée chez moi avec mon chéri et une
tonne de nourriture et stock de survie en tout genre, calfeutrée, attendant la
délivrance. En essayant de faire le moins de bruit et de lumière possible. Si
j’avais su, mais comme on dit avec les « si » on refait le
monde !
Maintenant je suis
là en train d’écrire cette chronique car oui, appelons là ainsi, à la lueur
d’une flamme de bougie dans un coin de mon salon-living et vous savez
quoi ? J’attends la fameuse délivrance qui je crois ne viendra plus !
Mais revenons au
début de l’histoire, de ce « conte de Noël » pas comme les autres.
Ces fameux
chercheurs inconscients ont décidés de tester leur fameuse cellule, comme tout
bon scientifique qui se respecte d’ailleurs. C’est par après que l’ont à tout
découvert…
Comment ils ont
infectés des souris d’abord et ensuite des rats. Comment l’ouvrier de
l’entretien des locaux a fait tomber une cage en verre. Comment elle avait
éclaté sur le sol carrelé. Comment prit de panique, il s’est enfuit en
verrouillant le sas derrière lui. Comment il a prévenu le directeur du
laboratoire. Et surtout, comment ils ont essayés de les tuer et comment ils se
sont fait contaminer en les capturant. Je n’ai pas besoin de vous faire un
dessin, c’est vite devenu une épidémie aux Etats-Unis.
J’ai regardé ça au
journal télévisé ahurie comme si il s’agissait d’un mauvais film de sciences
fiction au réalisme poussé ! J’ai vu l’économie s’effondrer et les
frontières se fermer avant que cela ne devienne une pandémie. Le Canada et le
Québec était déjà touchés, sur Internet je n’avais plus aucunes nouvelles de
Richelle et de Richère. La population commençait à faire des réserves de nourriture. Le C.D.C
et l’O.M.S. avaient demandés aux pays non-contaminés d’essayer de développer un
vaccin. Je voulais encore y croire !
Jusqu’au jour où
les premiers cas furent détectés en Europe. D’abord la Grèce, puis en Italie,
en Allemagne, en France et enfin en Belgique. Je voulais fuir, mais pour aller
où ?
Des animaux
contaminés étaient parvenus aux portes de l’Europe. Fermer les frontières aux
êtres humains est aisé mais comment empêcher les oiseaux de nous survoler… Je
ne me suis pas rendue compte que tout était déjà joué et que nous avions tous
perdus. L’Homme avait manipulé la nature à mauvais escient une fois de trop et
elle se vengeait cruellement.
Comme je l’ai écrit
précédemment, je voulais fuir, nous avions une voiture…Mais où aurions nous
été ? Le monde entier était contaminé, rester à l’extérieur relevait du
pur et simple suicide. Or nous croyions encore à la délivrance !
Tout nos voisins
avaient fuit, il ne restait plus personne autour de nous. Les magasins étaient
vides et oserais-je avouer que nous les avons dévalisés. Nous avons prit même des congélateurs pour stocker la
nourriture. De quoi nous chauffer si le gaz venait à être coupé, un groupe
électrogène, des médicaments, de l’eau. Bref, TOUT ce qu’on pouvait
imaginer !
Nous avons démolis
la terrasse en bois d’un voisin pour fabriquer un petit garage pour sauver la
voiture, nous pensions qu’en cas de fuite précipitée nous pourrions
survivre ! On y accédait par la fenêtre de l’allée. Aux autres fenêtres
nous avons mit des planches de chaque côté et nous y avons glissé entre des
sacs de sable pour l’isolation. La porte fut calfeutrée aussi.
Un des derniers
communiqués nous conseillait de nous cacher et d’attendre. Je surfais sur
Internet à la recherche de survivants qui se cachaient aussi. Au bout de
quelques semaines nous n’avions plus d’électricité, le groupe électrogène
faisait beaucoup de bruit, nous avions peur, il ne tournait que quelques heures
par jour. Nous n’osions plus boire l’eau courante de peur qu’elle fut
contaminée.
Les jours passaient
à vivre dans la peur, le silence ais aussi l’espoir. Nous entendions les
contaminés errer dehors en traînant les pieds et hurlant de faim à la recherche
d’une proie facile. Plus de nouvelles des autorités, pas de réponses de
quelconque(s) survivant(s).La nourriture diminuait inexorablement malgré le
rationnement strict qu’on s’imposait. Nous avions de plus en plus peur de
mourir de faim, de soif où de folies enfermés dans cette maison. Le suicide
nous est aussi venu à l’esprit mais on n’a pas osés !
En hiver il a fait
si froid et malgré le poêle à charbon que nous avions installé, le froid
s’insinuait partout…Chacun à notre tour avons été malade. On ne pouvait même
pas tousser et encore moins éternuer. Malgré les médicaments, guérir ne fut pas
aisé !
Voilà où nous en
sommes, la peur, la faim, le froid, la maladie. Je n’ai plus aucun
espoir ! Je renifle et mets mes mains quelques instants au-dessus de la
flamme pour les réchauffer ; J’entends gémir, il est brûlant, je pose un
gant humide sur son front. Je pense que c’est la fin de tout…Nous n’avons plus
de vivres et bientôt nous mourrons tout les deux de maladie et de faim. J’ai
envie de le rejoindre sous la couette et de dormir, peut-être au final vais-je
me réveiller et je constaterais que ce n’étais qu’un cauchemar.
Nous sommes le 24
décembre 2013, ceci est la chronique de deux personnes survivantes qui
attendent la délivrance qui ne viendra peut-être jamais…Et dans ce cas, cette
chronique sera le témoignage de leurs derniers moments, sentiments et
espérances. Mais ce soir c’est la veillée de Noël sait-on jamais qu’aurait lieu
un miracle ? Je vais me coucher et me serrer contre lui et rêver à ma vie
d’avant.
Joyeux Noël…
Ton texte est vraiment magnifique ! Tu es arrivée à me plonger dans ton récit. A un moment, j'ai vraiment cru que cette situation si cauchemardesque était la tienne tellement le réel se confondait avec ton texte :o Je te dis bravo parce que ce n'est pas si facile que ça de tenir son lecteur en haleine ;) En même temps, ton récit m'a fait beaucoup réfléchir. Cette situation peut être réelle, cela donne vraiment envie de se battre et de sauver ses pauvres gens qui sont si près de la Mort. J'ai adoré ^^
RépondreSupprimerBonsoir et c'est saisissant ! on y croit du début à la fin... super bien écrit et content de te lire :)
RépondreSupprimerFa